Date |
Heure |
Lieu |
Nom |
Crime |
Exécution |
Condamnation |
13 août 1880 |
Vendredi, 6h |
Colmar |
Louis Weber |
41 ans, prisonnier à la maison centrale d'Ensisheim. Tua un co-détenu nommé Michael Trampert, 34 ans, le 07 octobre 1879. |
Le condamné est assisté par un prêtre jusqu'au bout. Se montre plutôt ferme. |
15 décembre 1879 |
28 juillet 1882 |
Vendredi, 6h |
Colmar |
François Antoine Ketterlin |
50 ans, forgeron à Mulhouse. Le 9 janvier 1882, à Geispitzen, égorge à coups de couteau son ex-épouse Katharina Eberhart, 43 ans, qui avait obtenu le divorce suite aux mauvais traitements qu'il lui infligeait. Ruiné par le divorce et d'autres ennuis judiciaires, il l'avait rendue responsable de son malheur. |
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13 mars 1882 |
09 novembre 1883 |
Vendredi, 8h |
Metz |
Frédéric Jacques Kurowski |
30 ans, ouvrier. Avec son complice Sonnenschein, étrangle et pend à un portemanteau sa voisine, la veuve Schneider, la patronne du café "Le Lapin qui fume" à Queuleu, pour lui voler de l'argent, un réveil, des bijoux et un manteau pour transporter le tout, le 12 janvier 1883. |
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08 juin 1883 |
23 septembre 1884 |
Mardi, 8h |
Metz |
Hermann Julius Sonnenschein |
26 ans, manoeuvre. Avec son complice Kurowski, étrangle et pend à un portemanteau sa voisine, la veuve Schneider, la patronne du café "Le Lapin qui fume" à Queuleu, pour lui voler de l'argent, un réveil, des bijoux et un manteau pour transporter le tout, le 12 janvier 1883. Arrêté à Limoges, il est extradé en février 1884, ignorant tout de l'exécution de son complice. |
Informé à 8h le 22, tremble mais dit avoir prévu cela, et qu'il espère que Dieu lui pardonnera son crime. Sollicite la présence d'un prêtre jusqu'au lendemain matin, et demande s'il peut voir ses parents, ce qui est impossible ; se contente de pouvoir leur écrire. Dit se contenter, pour son dernier repas, de l'ordinaire de la prison, et affirme pouvoir même jeûner jusqu'à la dernière minute. Rajoute qu'il ne souhaite pas, à l'instar de son complice Kurowski, que son exécution soit dessinée et publiée dans la presse (Le Petit Messin avait publié une gravure de l'exécution de Kurowski). L'abbé Simon arrivant à ses côtés, le condamné déclare qu'il priera toute la nuit, et demande un livre d'heures pour ses parents, ainsi qu'une messe à son intention. Peu après 4h du matin, communie dans la cellule. Quitte sa geôle peu avant huit heures, air hagard, démarche titubante. Avant de grimper sur l'échafaud, demande au procureur impérial que ses affaires soient remises à sa concubine, Mlle Neumann, puis embrasse le crucifix et les prêtres avant de se laisser saisir par les exécuteurs, à qui il dit : "Faites vite, n'est-ce pas ?" Corps analysé par deux professeurs de l'université, qui concluent à une parfaite santé physique et mentale du condamné. |
28 juin 1884 |
26 août 1886 |
Mardi, 8h |
Metz |
Stéphane Rouprich |
31 ans, valet de labour. Libéré le 23 mars 1886 de la prison d'Ensisheim, après une peine pour vol, se rend le soir-même dans le café de Mme Baudisson, à Pierrevilliers. Il égorge à coups de couteau - volé quelques instants plus tôt chez la veuve Giry à Sémecourt - Marie-Marguerite Baudisson pour lui voler environ 80 marks, des serviettes et des vêtements, et tranche également la gorge du fils de sa victime, Henri, 4 ans, qui venait d'assister au crime et s'apprêtait à courir à l'extérieur en hurlant au secours. |
Prévenu la veille, pris de tremblements, affirme qu'il croyait être grâcié : "Je ne suis pas un si grand criminel : j'étais un assez bon garçon." Passe plusieurs heures avec l'aumônier Simon, et reçoit la visite de son frère, lors d'une entrevue difficile mais qui s'achève par une accolade. Après la messe et la communion, l'abbé Simon parlant de la mère de Rouprich, ce dernier pleure. "Je n'ai pas connu ma mère. Si je l'avais connue, je ne serais peut-être pas si malheureux." A l'arrivée du procureur impérial, peu avant 8h, Rouprich répond qu'il n'a rien à déclarer : "Je suis prêt. Je me suis confessé, j'ai communié, j'ai prié. Dieu m'a pardonné." Récite un Ave Maria de sa cellule à l'échafaud, écoute l'acte de condamnation, récite encore plusieurs prières avant de grimper sur l'échafaud. |
23 juin 1886 |
12 juillet 1890 |
Samedi, 6h |
Strasbourg |
Michel Karl Ems |
37 ans, journalier. Le 20 décembre 1889, tente d'assassiner à Vasselonne, près de Strasbourg, sa bienfaitrice, la veuve Rothan, pour la voler, et tue de huit coups de couteau la domestique Sophie Müller. Mme Rothan échappe à la mort grâce à l'intervention de sa cousine Caroline Lambs. |
Très calme depuis l'annonce faite la veille. Conduit les mains déliées de la cellule à la cour. Après lecture de la sentence, prie, puis s'exclame à haute voix pendant qu'on le pousse sur la bascule : "Jésus, Marie, Joseph, venez-moi en aide !" assez fort pour que les gens se trouvant dans la rue devant la prison puissent l'entendre. |
10 mai 1890 |
31 décembre 1891 |
Jeudi, 9h05 |
Metz |
Henri Uebing |
, artilleur, déserteur, Allemand. Egorge puis frappe d'un coup de marteau à Metz le 7 mai 1891 le lieutenant-colonel Prager, du 33e régiment de feld-artillerie, dont il avait été le domestique militaire, pour lui voler 400 marks, un bracelet, une montre et un complet. Premier arrêt cassé, verdict confirmé en deuxième instance. |
Transféré quelques jours plus tôt depuis la prison militaire. Averti dès la veille : demande à voir son ancien capitaine - qu'il avait également eu l'intention de tuer. Écrit deux lettres, destinées l'une à sa soeur, l'autre à sa compagne, dans lesquelles il leur demande pardon et leur dit Adieu. Reçoit deux fois la visite du pasteur Braun, ne s'alimente pas. Avant de se coucher, vers minuit, dit aux gardiens qu'il est heureux de voir sa mort imminente, que l'attente en prison était insupportable. Se lève à 3 heures, se plonge dans la Bible. Prie avec le pasteur à 7h. Remis au bourreau et à ses aides, va à la mort avec courage. Pendant qu'on l'attache sur la bascule, prie et s'écrie : "Seigneur, ayez pitié d'un pauvre pêcheur." Environ cinquante personnes présentes. |
18 juillet 1891, 18 septembre 1891 |
12 novembre 1892 |
Samedi, 8h |
Metz |
Jacques Back |
34 ans, douanier. Tua le valet Fous en 1887 à Briquerie, près de Thionville, pour le voler. |
Conduit à l'échafaud par deux prêtres, affirme qu'il est innocent jusqu'au bout. Meurt courageusement. |
05 mai 1892 |
09 septembre 1895 |
Lundi, 8h |
Colmar |
Félix Meschberger |
33 ans, cultivateur. A Neubois, le 21 juillet 1894, à peine dix semaines après leurs noces, tente d'abattre sa cousine et épouse Marie, la blessant à la main, et tentant de faire croire à un cambriolage. Tente dans les semaines qui suivent d'empoisonner le café de sa femme à deux reprises. Le 21 octobre 1894, pendant qu'elle prie, il l'assomme à coups de marteau avant de l'étrangler avec une corde et de placer son corps en bas d'un escalier pour faire croire à un accident. |
Prévenu à 6h30. Effondré, gémit jusqu'à la dernière minute qu'on lui fasse grâce de la vie. Devant la machine, demande pardon aux gens présents, puis embrasse une dernière fois le crucifix. |
11 juin 1895 |
23 mars 1899 |
Jeudi, 6h30 |
Strasbourg |
Jacques Gier |
31 ans, journalier. Le 28 juin 1898, à Kronenbourg, égorge de deux coups de couteau Léonie Laubacher, 19 ans, pour lui voler son sac, contenant une bouteille de vin qu'il consomme aussitôt. Son complice, Artz, est condamné à huit ans de réclusion. |
Informé du rejet du recours, dit au procureur : "Vous êtes le plus vil fripon de la machine de l'Etat. Je vous le répéterai à l'échafaud !" Quand on l'attache sur la machine, crie : "Vive la démocratie sociale internationale ! A mort ces canailles, les hauts fonctionnaires d'Etat ! Vive la démocration sociale internationale !" |
01 décembre 1898 |
16 octobre 1900 |
Mardi, 7h04, 7h12 |
Metz |
Jean-Pierre Dimoff et Jean-Baptiste Kiffer |
25 ans, ouvrier et 53 ans, journalier. Dans la nuit du 28 au 29 juin 1899 à Richemont, tuent à coups de marteau Mlles Françoise Arnould, 70 ans, et Anne Mangin, 75 ans, rentières, avant de fouiller la maison et de voler une montre en or, une montre en argent et une croix en or. Kiffer avait été, une semaine plus tôt, libéré de la prison de Clarvaux. Il avait passé au total 28 ans de sa vie en prison. |
Avertis la veille vers 10h du matin. Kiffer répond : "Je n'ai pas peur de mourir." Dimoff reste horrifié et prostré. Il reçoit dans la journée la visite de sa mère et de ses deux soeurs, adieux déchirants. La soeur unique de Kiffer ne se présente pas. Guillotine montée le lundi soir dans la cour, côté rue Saint-Gengoulf, par un serrurier de la ville. Cinquante personnes présentes. A l'aube, les deux hommes acceptent de voir le chanoine Simon, et communient. Devant la machine, Dimoff reçoit lecture de l'arrêt, puis fait une prière. Kiffer agit de même et meurt courageusement. |
16 mai 1900 |
30 mai 1905 |
Mardi, 6h |
Colmar |
Emile Böhm |
27 ans, sculpteur. Tue à coups de couteau dans le dos M.Ehrès, facteur-encaisseur à Colmar, le 08 juillet 1904, pour le voler. Arrêté dans un champ près de Sélestat, tente de tirer sur le garde-champêtre Koenig qui allait l'appréhender, le manquant de justesse. |
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18 novembre 1904 |
04 juillet 1908 |
Samedi, 7h |
Metz |
Léon Emile Thouvenin |
18 ans, valet de ferme chez le fermier François Donnet. Tue le père de son patron, Auguste Donnet, en l'assommant à coups de cruche puis égorgea l'épouse de celui-ci, Barbara Wagner, épouse Donnet, largement octogénaire, le 12 décembre 1907 à Lorry-les-Metz pour leur voler 700 francs. Agé de 18 ans et deux jours au moment du crime, il se retrouve passible de la mort à deux jours près ! |
Prévenu le vendredi à 9h30. Pris de panique temporairement. Demande et obtient de voir sa mère l'après-midi venu. Nuit calme, bien qu'interrompue par plusieurs réveils. Quitte sa cellule à 6h pour assister à la messe et communier pendant que dans la cour, on conduit les essais de la machine. Les officiels viennent le chercher à 6h55. Dans le costume porté durant le procès, très pâle, fait une dernière prière puis se confie aux exécuteurs qui lui bandent les yeux et l'attachent à la bascule. |
21 janvier 1908 |
23 décembre 1908 |
Mercredi, 9h |
Metz |
Stéphane (ou Étienne) Hippert |
40 ans, garçon de culture. Ayant dépensé tout son pécule dans des cafés de Metz le jour précédent, menace la veuve Trassler, 70 ans, débitante, le 26 mai 1908 au Petit-Montoy, sur la route de Metz à Courcelles, pour qu'elle lui remette de l'argent. Trouvant la somme qu'elle lui propose - 60 marks - insuffisante, il l'étrangle, l'assomme à coups de bouteille de bière, puis lui plante une paire de ciseaux dans la gorge avant de tenter de la violer. |
Se montre résigné en apprenant la nouvelle, ne demande rien. Se couche à minuit, sans dormir. Déjà debout à 5h. Assiste à la messe, communie, prend une tasse de café. Peu d'émotion quand, à 8h50, le procureur et le greffier viennent lui annoncer officiellement la fin. Conduit au greffe, s'agenouille devant un autel improvisé et récite le Notre Père en allemand. Grimpe seul les marches de l'échafaud, embrasse l'aumônier, puis se laisse bander les yeux avant d'être attaché sur la bascule. Récite la prière jusqu'à la dernière seconde. Environ 70 personnes présentes dans la cour de la prison. |
27 juin 1908 |
14 juin 1912 |
Vendredi, 6h |
Mulhouse |
Jean-Baptiste Adolf |
37 ans, ancien ouvrier en filature. A Sandozwiller (Cernay), le 12 septembre 1911, assomme d'un coup de marteau puis poignarde de plusieurs coups de couteau la veuve Weber, 37 ans, aubergiste, pour lui voler le contenu de sa caisse, soit 32 Marks. |
La veille, voit sa femme qui vient lui annoncer la mort de leur dernier fils, âgé de cinq mois. Mme Adolf demande à recevoir les vêtements de son époux. Informé le même jour, dit au procureur qu'il s'y attendait, et qu'il a mérité la mort, avant de se mettre à pleurer. Soutenu par l'aumônier et le médecin, gagne une cellule d'observation pour ses dernières heures. Entend la messe et communie vers 4h30. Guidé vers l'échafaud en récitant des prières, il s'adresse après la lecture du jugement aux assistants : "Je prie les personnes présentes de dire un Pater Noster pour moi". Se laisse emporter par les exécuteurs après avoir embrassé le crucifix, puis les aumôniers. Une cinquantaine de témoins présents, dont le gendarme qui l'avait arrêté, et douze citoyens de la ville. |
02 février 1912 |
13 mars 1914 |
Vendredi, 6h |
Metz |
Jean Berresheim |
29 ans, mineur, Luxembourgeois. Lors d'une crise de colère avinée, tue d'un coup de couteau au bas-ventre le mineur Max Neuschaefer le 23 septembre 1912 à Algrange. Berresheim était jaloux d'un autre homme, Jean-Pierre Legrand, et il voulait le poignarder, mais par méprise, il tua Neuschaefer. Poignarda aussi mortellement le garde-champêtre Schmitz venu l'arrêter ce même jour : Schmitz mourut le lendemain. Berresheim obtient une révision de son procès, qui se solde par une nouvelle condamnation à mort. |
Accepte les secours de la religion, meurt courageusement. Lors de l'exécution, le couperet de la guillotine - le nouveau modèle remplaçant l'antique veuve de la Révolution - s'arrêta sans trancher complètement la tête. Le bourreau doit couper l'ultime lambeau de chair avec un couteau de poche. |
21 novembre 1912, 07 novembre 1913 |
17 juin 1914 |
Mercredi, 6h05, 6h15 |
Strasbourg |
Madeleine Merschel, veuve Wendel et Joseph Wirth |
41 ans, fermière et 39 ans, journalier, amants "diaboliques". Ancien légionnaire, locataire des époux Wendel à Haguenau, Wirth devient l'amant de la femme. Tous deux décident de concert d'empoisonner Michel Wendel, epoux de Madeleine, 59 ans, menuisier d'une vingtaine d'années son aîné : la victime, intoxiquée à l'arsenic, meurt le 07 mai 1913. |
Apprennent la nouvelle la veille. Wirth semble indifférent, Magdalene, prise de faiblesse, doit s'aliter. Wirth reçoit la visite de sa mère dans la journée. Magdalene conduite à l'échafaud sur une civière, accompagnée par l'aumônier. Au pied de la machine, lecture de l'arrêt de condamnation. Se retourne vers autel improvisé, prie quelques instants, puis se livre aux exécuteurs. Très calme, Wirth la suit dix minutes plus tard. |
05 décembre 1913 |